jeudi 2 juin 2016

Communiste, libertaire et keynesien ...


Je vais créer un parti politique, tiens. Je peux pas appeler ça « on marche » ou « on court », j’aurais l’air con. Tout le monde sait que je déteste le sport et, même, « l’activité », comme disent nos Diafoirus modernes. Je peux pas appeler ça « Assis » non plus. Personne ne sait rester assis, comme disait Pascal ( le Grand Pascal, pas moi ..). Je vous parle pas de l’impact d’un « Couchés ». J’aurais tout de suite les réacs de « la famille pour tous » contre moi. Et ils sont nombreux, ces cons. D’ailleurs, en général ( De Gaulle), le con est par essence nombreux. En plus, quand on est couché, hein !.. Tout se suite, c’est cochon. Vous savez à quoi pense le « peuple » dès qu’il est couché. Des porcs ! … J’ai évidemment une tendance « porc » affirmée et une certaine sympathie pour le quadrupède omnivore. Mais ça se dit pas quand on veut mobiliser le peuple. Bon, je pourrais tenter « debout ». C’est déjà pris. Et puis, debout, c’est fatiguant, à la fin. Il faudrait peut-être reprendre à zéro. Un parti pour quoi faire ? Sur quelles idées ? Si je devais me définir, comme ça, d’emblée, je dirais que je suis un communiste libertaire et keynésien. Vous voyez bien qu’il y a de la place pour mon parti. Pourquoi Keynes ? Troublant, non ? Pourtant, ce type, totalement polymorphe, a un côté « gauchiste » absolument réjouissant. De toutes les idées qu’il a eues, celle qui me plait le plus reste celle de « la monnaie fondante ». Késako ? Simple. Si vous mettez de l’argent de côté … Là, faut que je m’arrête … Quand j’étais môme, les vieux disaient « mettre de l’argent à gauche pour l’avoir à droite ». La sagesse populaire, on appelle ça. On met de l’argent de côté pour « voir venir », surtout quand on est à gauche, pauvre, quoi, mais le fait de l’avoir vous rend immédiatement « de droite ». Parenthèse fermée. Donc, Keynes propose que tout argent « dormant » finisse par coûter s’il reste trop longtemps à l’abri. Adieu épargne, adieu spéculation, adieu l’enrichissement en dormant, adieu la bourse, adieu … Monnaie fondante, on dit. L’argent est fait pour circuler et, s’il ne circule pas, adieu ! … Cette mesure simple, au demeurant, n’a évidemment pas la faveur des capitalistes. Mais elle n’a aucune chance d’être quelque jour adoptée à cause et seulement à cause des « petits épargnants » qui craignent de perdre les cinq cents Euros qu’ils ont réussi à économiser. Je la mets quand même à mon programme. Après, je suis communiste. Pas un sovietiste, encore moins un stalinien. Je suis communiste au sens où je prône que tout doit être un bien commun. Les banques, les routes, l’énergie, l’eau, l’éducation, la nature, tout, quoi, excepté votre maison, votre jardin, votre voiture, vos biens privés en général … Sauf vos usines et vos petites entreprises. Là, normalement, le monde ancien est par terre. Mais j’ajoute encore un point : libertaire. Le point qui m’exonère de toute accusation de stalinisme. Libertaire, ça veut dire : je fais ce que je veux de mon corps. Je suis homo, hétéro, bien coiffé, propre, j’avorte, je porte enfant pour autrui, je vis à poil, je conchie la religion, je la respecte, je porte voile, je le refuse, je dépose mon argent à la banque ou non, j’ai internet ou non, je fais ce qui me passe par la tête, sur tous les sujets, mais seulement et uniquement si je le veux. Et personne ne me dit quoi faire. Là, je vous ai emmené sur Mars. Avec moi, c’est adieu, veaux, vaches, cochons, capital, pognon, propriété, usines, capital, banques, adieu le superflu qui nous pourrit la vie depuis de décennies. Les plus pessimistes d’entre vous pensent qu’avec un tel programme, je vais faire zéro pour cent aux élections. Moi, indécrottable optimiste, je pense que je pourrais faire un score négatif. Moins zéro virgule sept pour cents. Comment ? Parce que je pense que parmi les humains, certains sont capables de déposer dans l’urne un bulletin qui sera, hélas, compté comme nul et sur lequel ils auront pris le temps d’inscrire : tout sauf Pratz ! … Vous souriez ? Vous avez tort. Parce que vous ne savez pas tout de moi. J’ai été élu. Et, lors des élections municipales de 2008, fin de mon second mandat, je me suis retiré des affaires parce que mes amis Verts, vous savez, ceux qui ne pensent qu’à avoir des postes où ils pourront tripoter des femmes en toute impunité ou piquer dans la caisse, ceux-là, ont passé un message à la majorité de gauche municipale. Un simple message : tout sauf Pratz. Au vu de la politique qu’ils assument depuis, ils avaient raison et, avec le recul, je les remercie de m’avoir épargné ça.

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