mercredi 6 juillet 2016

Rocard


Rocard. Belle unanimité bêlante … Micheeeeeel ! … Moi, l’unanimité, je lui trouve toujours un air suspect … Présentement, je trouve même qu’elle vire à la propagande. Pour les dirigeants actuels, évidemment, chacun s’empressant de rappeler sa filiation avec le grand homme, mais également pour la « loi travail » qui, comme vous savez, est une loi typiquement rocardienne, particulièrement son article 2, nous disent-ils, allant jusqu’à affirmer que les accords d’entreprise seraient une sorte d’autogestion. Oubliant au passage qu’autogestion signifie absence de patron. Ce qui en fait une comparaison paradoxale. Aucun employé n’est libre de ses choix lorsque son entreprise est dirigée par un patron. Ce rapport inégalitaire impose la soumission. Parler d’autogestion est parfaitement ridicule dans ce contexte. Mais la mort du héros tombe à pic. Et peu importe si l’on se permet de faire parler un mort, au passage. Il est très étrange de réécouter les déclarations de Rocard à l’assemblée, lorsqu’il était premier ministre et que sa loi sur la CSG était refusée par une partie de la gauche. Trois mots : conservatisme, immobilisme, passéisme. Les mêmes, exactement, que Valls aujourd’hui. Pas de hasard. Notre petit torero se dit héritier du grand homme. Et je pense que c’est totalement vrai. Pour moi, Rocard est et restera l’homme de Charléty. Le 27 mai 1968, en plein mouvement plus ou moins révolutionnaire, Rocard organise un rassemblement anti-marxiste. Car, cet homme se définit exclusivement par deux qualificatifs : chrétien et anti-marxiste, au sens large, anti tout ce qui est de près ou de loin relié au communisme. Inutile, je pense, de revenir sur la guerre qui oppose, depuis le 19° siècle marxisme et religion, les deux pensées étant considérées comme deux dogmes incompatibles. Chrétien et anti-marxiste sont deux mots qui qualifient aussi parfaitement Mr Valls. d’où les charges incessantes et quasi diffamatoires sur la CGT et la tentative de marginalisation de tout ce qui se trouve sur la gauche du PS. Ainsi, l’œuvre de Mitterrand, qui était d’effacer le parti communiste du paysage en signant une alliance, contre l’avis de Rocard qui ne voulait pas en entendre parler, est aujourd’hui reprise par Valls qui tente le coup de grâce. Je ne lui souhaite pas de réussir. La mort de Rocard tombe au bon moment dans ce plan d’ensemble. Pour ce qui me concerne, j’aurais préféré que ses idées meurent avec lui.

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